Alors que l’incendie de Notre-Dame le 15 avril dernier a soulevé de nombreuses inquiétudes quant à la pollution causée par la fonte du plomb contenu dans la toiture et la flèche de la cathédrale, on ne peut en aucune façon dire que cette problématique est consécutive à ce malheureux événement. La présence de plomb tout comme la présence d’amiante dans la capitale ainsi que plus généralement en Ile-de-France, sans parler de l’ensemble du territoire national, est une triste réalité qui ne cesse de faire des ravages sanitaires et environnementaux et ce, malgré le travail acharné des spécialistes que sont les opérateurs de repérage certifiés amiante et plomb.
La présence de plomb est une constante à Paris et dans toute la région Ile-de-France
Alors qu’avant une vente, une location ou des travaux, les locaux à usage d’habitation ou non font l’objet d’un diagnostic plomb ou CREP (constat de risque d’exposition au plomb) dès lors que leur permis de construire remonte à une date antérieure à 1949, il s’avère que le plomb figure partout dans les bâtiments franciliens et même sur les trottoirs de la capitale ! Bien entendu, les prélèvements de poussière effectués aux abords de Notre-Dame après l’incendie ont révélé que le parvis et les ouvrages de voirie environnants affichaient des teneurs comprises entre 10 et 20 g/kg de sol, soit des niveaux hautement supérieurs au seuil d’alerte sanitaire, soit 0,3 g/kg. Mais que dire des tests lingettes effectués en 2017 sur les trottoirs parisiens, contrôle qui avait déjà révélé que les poussières présentes dans certains arrondissements de la capitale comportaient des concentrations de plomb plus de vingt fois supérieures au seuil fixé par le Code de la santé publique, soit 1 000 µg/m2 ?
L’amiante, un polluant qui n’est pas seulement présent dans les bâtiments parisiens
Toujours à Paris, l’amiante est un polluant cancérogène qui fait l’objet, au sein des immeubles bâtis datant d’avant juillet 1997, de nombreux repérages pour évaluer sa présence et le cas échéant, son état de conservation, afin d’anticiper tout risque d’exposition. Parmi les recherches initiées quotidiennement dans la capitale figurent le diagnostic amiante avant-vente, le diagnostic amiante parties privatives, le repérage amiante avant travaux ou avant démolition, le constat visuel après travaux et le repérage amiante dans les enrobés routiers. Concernant cette dernière expertise, ce n’est qu’en 2013 qu’elle est devenue obligatoire. En effet, la même année, la présence de plus de huit cent mille mètres carrés de voiries amiantées avait été révélée par les pouvoirs publics, superficie qui est loin d’avoir été assainie à l’heure actuelle et qui résulte d’une introduction massive d’amiante dans les enrobés routiers, entre 1970 et 1995.