Location immobilière : bientôt un diagnostic pour rechercher les punaises de lit ? - 27/07/2023

L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a publié le 19 juillet 2023 un avis relatif aux punaises de lit accompagné d’un rapport d’expertise collective concernant cette espèce d’insectes qui n’a pas cessé de proliférer ces dernières années, comme en témoigne ce document conséquent. En effet, le rapport « Les punaises de lit : impacts, prévention et lutte » nous informe qu’entre 2017 et 2022 un foyer sur dix a été infesté par ces nuisibles hématophages. Le rapport, réalisé au travers d’un groupe de travail (GT) constitué d’experts, comporte aussi diverses propositions pour éradiquer ces parasites et stopper leur propagation, notamment par l’obligation éventuelle de faire réaliser un diagnostic punaises de lit avant de louer un logement ou un lieu de séjour saisonnier. Un point sur cette infestation, sur les outils d’éradication ainsi que sur ceux de détection et de prévention, tel le diagnostic précité.

 

Malgré les actions des pouvoirs publics depuis notamment un an pour sensibiliser les particuliers à l’infestation par des punaises de lit, cause de troubles multiples, physiques et psychologiques ainsi que d’insalubrité, ce fléau continue de s’abattre dans les foyers français quel que soit leur niveau de revenus, comme le rapporte l’investigation menée par le GT de l’Anses. Cette progression de l’infestation aux punaises de lit s’explique par le coût élevé du traitement d’éradication, environ 900 euros, qui ne peut pas être supporté par tous les ménages. Les dépenses annuelles en matière de traitement atteignent pour l’ensemble des foyers infestés durant la période 2017-2022 un total de 230 millions d’euros auquel s’ajoutent les dépenses de santé qui, rien que pour l’année 2019, ont atteint près de 85 millions d’euros. En effet, une infestation par les punaises de lit donne lieu à des consultations pour soigner les atteintes physiques (démangeaisons, dermatites, etc.), les troubles liés au manque de sommeil ainsi que les impacts psychologiques, toutes ces pathologies entraînant souvent des arrêts de travail.

 

Pour l’Anses, la lutte contre les punaises de lit doit désormais s’améliorer et s’intensifier. Cet objectif implique notamment de bien choisir le traitement à appliquer afin qu’il ne présente aucun danger pour la santé humaine et l’environnement. Le rapport du GT de l’Anses sur les punaises de lit indique d’ailleurs les traitements à privilégier : utilisation de la silice amorphe en gel ou en poudre et chaleur sèche. Par ailleurs, le groupe de travail de l’Anses propose la création d’un diagnostic punaises de lit qu’un diagnostiqueur immobilier ou tout autre « agent formé et habilité » pourrait réaliser. Ce diagnostic punaises de lit serait imposé « au moment de l’arrivée d’un nouvel occupant dans un logement ou lieu de séjour ». Parmi les autres propositions figurent la mise en place de campagnes d’information générale et spécifique, la mise en œuvre de formations destinées aux professionnels et à tous les acteurs concernés, la création d’un observatoire des infestations par les punaises de lit ainsi qu’un accompagnement technique et financier des particuliers. L’Anses insiste sur la nécessité d’éradiquer ce fléau quel que soit le coût d’une telle opération, au vu des avantages sanitaires et économiques que cet investissement permettrait de réaliser.